• Métiers du soin

Infirmier, un métier en passe de se transformer

Une proposition de loi visant à élargir les missions du métier d’infirmier a été votée en mars à l’Assemblée nationale et au Sénat le 19 juin. Voici les grandes lignes de ce texte et ce qu’il pourrait changer. 

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Pourquoi cette réforme était-elle attendue ? 

Les besoins en soins vont augmenter d’ici à 2050 

Vieillissement de la population, augmentation des cas de maladies chroniques, comme le diabète, les cancers, les maux de dos, l’asthme… Les besoins en soins infirmiers devraient augmenter de 50 % d’ici à 2050, une étude du ministère de la Santé (Etude sur les trajectoires possibles des effectifs d’infirmiers et d’infirmières en emploi- décembre 2024 Drees). Certes, le personnel qualifié est présent en plus grand nombre : le nombre d’infirmiers et d’infirmières a augmenté de 8 % entre 2013 et 2021. Mais cela ne suffira pas à répondre aux besoins.   

Anticiper le vieillissement de la population infirmière 

L’ordre des infirmiers souligne également un vieillissement chez les professionnels eux-mêmes. Au 1er mars 2025, sur les 565 553 infirmiers inscrits au tableau de l’Ordre, quelques 12 000 sont âgés de 60 ans et plus. Afin de rajeunir les effectifs, il faudra notamment ouvrir de nouvelles places de formations et dépasser les 32 900 diplômés par an, contre les 25 000 actuels. 

Encadrer de nouvelles pratiques 

Le dernier décret d’exercice de la profession date de 2004. Or, ces dernières années, pour faire face aux déserts médicaux, les infirmiers se sont vu déléguer certaines tâches médicales : vaccination, réalisation de certificats de décès…  Le projet de réforme entend accorder un cadre légal à ces pratiques. 

Que contient la nouvelle loi ? 

Un champ de missions élargies  

La réforme redéfinit la profession d'infirmier autour de"missions socles". L’idée est d’offrir davantage d’autonomie et de compétences en permettant : 

  • La réalisation de soins infirmierscuratifs, palliatifs, relationnels, destinés à la surveillance clinique ;

  • L’orientation et le suivi des patients dans leur parcours de santé afin de fluidifier leur prise en charge et favoriser le maintien à domicile des personnes âgées ;

  • La prévention incluant le dépistage et l’éducation thérapeutique visant à améliorer la prise en charge des maladies chroniques ;

  • La participation à la formation et à la recherche pour renforcer les compétences ;

  • L'autorisation de prescrire certains examens et médicaments.

« actes » médicaux jusqu’ici réservés aux médecins

Le texte inclut également la création de la « consultation infirmière » et la notion de « diagnostic infirmier », des termes habituellement réservés aux médecins. Les infirmiers pourraient donc avoir l'autorisation de prescrire certains examens complémentaires ainsi que des médicaments, dont la liste devra être définie par arrêté De nouveaux terrains d'exercice sont par ailleurs proposés aux professionnels expérimentés : les Infirmiers en Pratique Avancée. Ceux-ci pourront intervenir dans les services de protection maternelle et infantile (PMI), de santé scolaire et d'aide sociale à l'enfance. 

Une entrée en vigueur dès la validation des décrets

La proposition de loi a poursuivi son parcours législatif au Sénat (adoption définitive le 19-06-2025), où les modalités de rémunération et d’application de ces nouvelles mesures ont été examinées. L’entrée en vigueur de la loi est prévue dès la publication des décrets. 


Les infirmiers et infirmières toujours aussi recherchés 

D’après notre dernière Enquête sur les besoins en main-d’œuvre, les intentions de recrutement dans la profession vont augmenter en 2025. Pour les infirmiers et les sages-femmes, ils devraient augmenter de 4,9 % cette année.  

 

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