• Petite enfance

Un jour avec une assistante maternelle : « Ce n'est pas que de la garderie. On partage beaucoup plus »

7h45 aux abords de Senlis. On sonne à l’interphone. Une fois passé le portail, le petit poulailler et le vigoureux figuier, il faut traverser un joli jardin bien entretenu pour atteindre la maison. Sur le seuil, Élodie, assistante maternelle, nous accueille la mine rayonnante et un large sourire : « entrez ». 

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Je prépare tout pour qu’ils se sentent bien  

À l’intérieur de la maison, se dégage une odeur de « propre», comme si le ménage venait d’être fait. « Je nettoie la maison tous les matins, raconte Élodie, ça fait partie de ma routine.» La journée de travail commence donc bien avant l’arrivée des petits : des heures qui ne sont pas comptées. Housses sur les canapés, jeux disposés au sol, matériel pour les activités, coin repas installé, tout est soigneusement préparé pour accueillir les enfants dans la sérénité.  

8h00, la porte s’ouvre sur Lola et son papa. « Tata! », crie la petite fille en se jetant au cou de son assistante maternelle. « Tout va bien ? Le weekend s’est bien passé ? », questionne-t-elle. « Je pose toujours la question aux parents. Ce n'est pas pour être curieuse, justifie-t-elle, mais pour savoir comment est l'enfant. Je dis toujours aux parents qu'il ne faut pas hésiter à me dire les choses. Mon rôle, c’est d’accueillir l’enfant, sans jugement : ni sur lui, ni sur ses parents. »  


« Mon rôle, c’est d’accueillir l’enfant, sans jugement. »  


La journée est une succession de rituels… 

9h00, la porte se referme sur le dernier parent. La petite tribu est maintenant au complet. Lola (21 mois), Astrid (2 ans), Gaspard (18 mois) et Mélanie (3 ans) s’installent en cercle autour d’Élodie. « C’est un rituel que nous avons, on se met en rond et puis chacun raconte des petits trucs. La journée est une succession de rituels : les tout-petits en ont besoin pour se repérer. » Gaspard dit qu’il a mangé du chocolat et Mélanie évoque sa sortie au zoo. « Ils aiment bien raconter ce qu’ils ont fait. C’est un temps d'expression rien qu’à eux. » Puis, elle leur explique le programme de la journée : « je les préviens : je leur dis qu’on va chanter des chansons, qu’ensuite on va faire pipi, puis se préparer pour aller se balader ou à la baby-gym… C'est très important de tout leur indiquer, ça les rassure. »  

Au programme de ce matin : comptines, lecture et jeux libres. La bibliothèque d’Élodie est remplie de petits livres très imagés. Entre ses mains, l’assistante maternelle tourne les pages d’un livre de Pierre Lapin. Devant elle, huit yeux ébahis. « Tout le monde veut lire, tout le monde veut tourner la page… Mais je leur rappelle que c'est chacun son tour. » Après la lecture, place aux jeux libres : trotteurs, dinette, dessin, chacun y va selon son humeur du jour. Soudain, des pleurs, Gaspard vient de mordre Astrid. Sans tarder, Élodie les sépare en rappelant avec douceur et fermeté le cadre : « on ne tape pas, on ne mord pas. »  

Le repas, une activité comme une autre  

L’agitation et les débordements d’émotions sont signe que la faim se fait sentir. C’est l’heure du « rituel utilitaire » : passage sur le pot, vérification des couches et lavage de mains. Un rituel qu’Élodie propose tout au long de la journée. Sur leur petite table, Gaspard engloutit son assiette, tandis que Mélanie rechigne à goûter ses haricots. « Il y en a qui sont plus demandeurs, d’autres pour lesquels il faut un peu insister. Il faut toujours être patient, empathique et ne pas s'énerver. Si un enfant ne mange pas, c'est qu'il a quelque chose ou bien, il teste ma réaction. » Puis, on débarrasse et on nettoie la table. « C’est une activité comme une autre à laquelle ils aiment participer. » Après un nouveau passage aux toilettes, les enfants partent pour la sieste. 


« Il faut toujours être patient, empathique et ne pas s'énerver. »  


Entre anticipation, gaieté et tendresse   

Pendant la sieste, Élodie en profite pour préparer le goûter, anticiper le repas du lendemain ou traiter des papiers administratifs. 

Déjà 16h00, l’heure du goûter : un laitage, un gâteau maison et un fruit de saison. Puis, sonnent les premiers parents. Dans la maison vide, résonnent encore les pleurs et les grands éclats de rires. « Les enfants sont hyper attachants. À cet âge, ils sont très authentiques et sincères. Ils sont pleins de tendresse, de gaieté et dépourvus de jugement. Ce qu’on vit, ce n'est pas que de la garderie. On partage beaucoup plus. »  

17h30. Il est temps de remettre la maison en état. Dans quelques instants, les enfants d’Élodie vont revenir du collège. Une transition qu’il n’est pas toujours facile de marquer lorsque son domicile est aussi son lieu de travail :


« Je crois que la clé, c’est d’être organisée et de tout anticiper. » 


 

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