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Charlotte : portrait d'une orthoptiste engagée

Pour France Travail, Charlotte de Hillerin a accepté de nous ouvrir les portes de son cabinet d’orthoptie. Elle nous raconte le quotidien d’une orthoptiste, ponctué de consultations et de contacts humains.

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Pouvez-vous nous expliquer le métier d’orthoptiste ?

Charlotte de Hillerin : C’est un métier qui appartient au monde paramédical. L’orthoptiste s’occupe principalement de la rééducation des muscles des yeux (il y en a six par œil). Les patients nous sont adressés sur ordonnance d’un médecin généraliste ou d’un ophtalmologue.

Qui sont les patients d’un orthoptiste ?

C. de H. : Les publics sont très variés : des enfants à qui on détecte un strabisme ou un « œil paresseux », des personnes âgées qui présentent des maladies dégénératives, d’autres atteintes de troubles neuro-visuels, des personnes malvoyantes ou, tout simplement, ceux qui travaillent beaucoup sur les écrans et stimulent de manière excessive les muscles oculaires...

Comment se déroule une consultation ?

C. de H. : En général, l’orthoptiste effectue un premier bilan orthoptique. Suite à ce bilan, on réalise un protocole de rééducation en fonction des symptômes du patient : maux de tête, vision floue ou trouble… Mais il peut aussi y avoir des bilans pré ou postopératoires, ou encore des examens de la vue pour un renouvellement de lunettes. C’est très varié !

Comment devient-on orthoptiste ?

C. de H. : Pour devenir orthoptiste, il faut passer un concours paramédical dans des matières scientifiques qu’on appelle le certificat de capacité d’orthoptiste. Une fois admis, il y a trois ans de formation qui associent la théorie et la pratique avec un stage à effectuer chaque année.

Il y a mille manières d’exercer le métier d’orthoptiste !

Comment s’exerce le métier d’orthoptiste ?

C. de H. : On peut choisir de travailler dans des structures très différentes : en libéral, à l’hôpital, dans des cliniques privées ou même à l’école pour des dépistages. Pour ma part, j’ai travaillé cinq ans en libéral, j’exerçais à mi-temps comme collaboratrice dans deux cabinets d’ophtalmologues, l’un spécialisé dans le glaucome, une maladie dégénérative, et l’autre dans la rétine. Aujourd’hui, je travaille dans un centre public de rééducation des personnes malvoyantes atteintes de maladies dégénératives. Il y a mille manières d’exercer ce métier !

Quelles sont ses autres missions ?

C. de H. : Comme toute profession libérale, lorsqu’il exerce à son compte, l’orthoptiste aura à accomplir des tâches administratives et comptables. Il doit aussi rédiger des rapports qu’on appelle « bilan initial », de « suivi » ou « final », destinés au médecin qui a prescrit la consultation d’orthoptie.

Quelles sont, selon vous, les qualités d’un bon orthoptiste ?

C. de H. : Je crois que l’orthoptiste doit être à l’écoute des besoins de son patient. Mon rôle est d’abord de comprendre pourquoi il vient me voir. Ensuite, il faut être pédagogue et faire en sorte qu’il comprenne la raison pour laquelle il m’est adressé et en quoi la rééducation est nécessaire. Enfin, il faut bien sûr faire preuve d’empathie et d’analyse pour identifier les symptômes et orienter au mieux la rééducation. 

À quoi ressemble votre journée type ?

C. de H. : Lorsque j’exerçais en libéral, ma journée type était très rythmée par les consultations qu’on appelle des « suivis ». Concrètement, ce sont des rendez-vous de 30 à 60 minutes. Je commençais à l’ouverture du cabinet à 8 h 30 et terminais à 19 heures avec, au milieu, une pause déjeuner. 

Il n’y a pas deux consultations qui se ressemblent. [...] J’aime l’idée que mon métier participe à ce que mes patients se sentent mieux.

Qu’est-ce qui vous plaît dans ce métier ?

C. de H. : Ce que j’aime le plus dans ma profession, c’est la variété des structures, des patients et des équipes avec qui on peut travailler. Il n’y a pas deux consultations qui se ressemblent. C’est très riche, on ne s’ennuie jamais. Il y a aussi le contact humain avec mes patients. J’aime l’idée que mon métier participe à ce que mes patients se sentent mieux.  

Qu’aimeriez-vous dire à ceux qui envisagent de se lancer ?

C. de H. : Allez-y ! Sans hésitation. Orthoptiste est un métier accessible parce que ce n’est que trois années d’études. On est rapidement sur le terrain et dans la pratique grâce aux stages. C’est un travail en contact avec les personnes, où on ne s’ennuie jamais. Enfin, pour moi, c’est une profession d’avenir, car on manque d’ophtalmologues et l’usage des écrans renforce les besoins en orthoptie.

À retenir

L’orthoptiste intervient auprès de publics très variés atteints de troubles de la vision. Au travers de bilans orthoptiques, ce professionnel paramédical dépiste les maladies oculaires et rééduque les muscles des yeux. Les qualités d’écoute, l’empathie et la pédagogie sont essentielles pour exercer ce métier qui mêle soins à la personne et contact humain.

publié le 17/02/2025

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